Cours 2 : le moyen age les livres conseillés par le prof : Roshdi rasched et R. Morelon, «Histoire des sciences arabes»








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date de publication07.11.2016
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CCO Histoire de la médecine

Leplège A.

RT : Pauline Buffin

COURS 2 : LE MOYEN AGE

Les livres conseillés par le prof :

  • Roshdi RASCHED et R. MORELON, « Histoire des sciences arabes », Tome 3, Ed. Seuil, 1997

  • C. LICOPPE  « La formation de la pratique scientifique », Ed. Découvertes

Sommaire

Rappels cours 1 

I/ Le Moyen Age : héritage des textes anciens

II/ La Renaissance (15e-16e siècles) : naissance de la médecine scientifique telle qu’elle est aujourd’hui

1) La pensée anatomique

2) L’autopsie

a) Autorisation progressive

b) Le rôle des universités dans les découvertes médicales

c) Le renouveau de l’anatomie et la libération du dogme

III/ L’Âge classique (17e-18e s ) : approfondissement de la révolution scientifique annoncée au 15e-16e siècles

1) Accroissement de la perte de confiance dans le savoir livresque d’Aristote et de Galien

2) Emergence de nouvelles sciences au 17e s

3) Le laboratoire et la scientifisation de la recherche +++

4) 2 grandes philosophies de la médecine : le mécanisme et le vitalisme

a) Philosophie cartésienne : le mécanisme

b) Le vitalisme

IV/ Comment le débat entre mécanisme et vitalisme influença l’histoire de la physiologie

Rappels cours 1

Pendant l’Empire romain, Galien a fait des observations et des expériences à travers l’autopsie de gladiateurs et d’animaux, qu’il a regroupées dans une œuvre importante. Celle-ci a été érigée en dogme, et enseignée durant 1500 ans.

I/ Le Moyen Age : héritage des textes anciens

Après la chute de l’Epire romain d’occident :

  • Les pays islamisés ont conservé, traduit, mais aussi enrichi ces textes, ce qui a souligné la dynamique et la liberté de leurs institutions médicales (Bagdad, Alexandrie). Les califes se faisaient servir par des chrétiens, des juifs et des musulmans, dont parmi eux de grands médecins : Rhazes (850-925), Izaac l’Hébreu (820-932), Avicenne (980-1037), Averroes, Maimonide.

/!\ Idée reçue : L’orient arabe n’a pas fait que conserver et transmettre les textes grecques (type d’histoire ethnocentrée) : cf. maths avec la découverte du zéro et de l’algorithme.

  • En Europe de l’ouest, le chaos politique du Moyen-âge (MA) règne : il y a peu de développement scientifique, et la religion est au premier plan de la société  conservation et fixation +++

/!\ Idée reçue : Cependant, le MA n’est pas une période de « silence » s’opposant aux progrès de la Renaissance : ce fut une évolution lente, à travers plusieurs « petites renaissances » à l’intérieur même du MA.

II/ La Renaissance (15e-16e siècles) : naissance de la médecine scientifique telle qu’elle est aujourd’hui

1) La pensée anatomique

La naissance de la pensée anatomique fut la condition de possibilité de survenue de la médecine scientifique d’aujourd’hui. C’est le fait de considérer tous les phénomènes physiologiques et pathologiques comme réductibles à la morphologie interne de l’organisme. Les causes externes aux pathologies sont donc possibles, mais il existe toujours l’intermédiaire du corps. Ex : Une blessure (cause externe) touche un organe (interne).

La pensée anatomique a évolué en 2 étapes :

  • Traduction de l’héritage antique et propagation par les 1eres universités de médecine italiennes (Bologne, Padoue) et françaises (Montpellier, 1220).

Ex : L’œuvre anatomique de Galien fut pour la 1ere fois imprimée à Venise en 1490.

  • Pratique de l’autopsie : l’héritage antique est confirmé et illustré, mais on en découvre également les limites et les incohérences.

2) L’autopsie

a) Autorisation progressive

Pendant l’Antiquité et le MA, les cadavres humains étaient sacrés. L’Eglise n’a fait que conceptualiser cette vision à travers des règles : il ne s’agissait pas uniquement d’un interdit religieux autoritaire.

Cependant, cette opposition s’atténue progressivement : si le Pape Boniface VIII excommuniait les personnes pratiquant des dissections à Bologne, le Pape Sixte VIII a lui reconnu en 1472 l’utilité pratique (pour la médecine) et artistique des dissections.

b) Le rôle des universités dans les découvertes médicales

C’est ainsi que les autopsies ont pu se pratiquer dans les universités afin de mieux connaître la structure de l’organisme. Ont été découverts le marteau et l’enclume de l’oreille moyenne, l’appendice, le thymus, le tympan…

Toutefois, prudence était de mise, et ces découvertes n’étaient jamais présentées comme entrant en contradiction avec les observations de Galien. On disait qu’on n’avait « pas retrouvé des unités anatomiques qu’il avait décrites », mais jamais qu’elles n’existaient pas.

c) Le renouveau de l’anatomie et la libération du dogme

  • Au début du 16e siècle, L. De Vinci (1462-1512) a découvert par dissection les fonctionnements du cœur et des autres muscles, ainsi que la structure de l’œil. Ceci, non diffusé et ignoré par les anatomistes des siècles suivants, n’a été découvert qu’au 20e siècle.



  • Le renouveau de l’anatomie c’est fait avec André VESALE, professeur à Padoue et médecin à la cour de Charles Quint. Il entama une réforme décisive de l’anatomie.

Il entreprit une nouvelle traduction latine des textes anciens. En se replongeant dans l’œuvre de Galien, il comprit que celui-ci avait majoritairement disséqué des animaux, et que ses autopsies sur des gladiateurs, qui avaient subi de lourds traumas, étaient plus ou moins fiables.

Même si l’influence du dogme érigé à travers l’œuvre de Galien se perpétua encore jusqu’au 19e siècle, il y eut avec Vésale une « libération » de ce carcan dogmatique. On pouvait désormais chercher à vérifier par la dissection les affirmations de Galien qu’on suspectait fausses.

C’est ainsi que Vésale a déplacé le vecteur de l’autorité scientifique du texte ancien à l’autopsie.

En 1543, Vésale écrivit LE livre de l’anatomie du 16e s : « De Humani Corporis Fabrica » (ou « La Fabrique du Corps Humain »). En découla une règle : on ne pouvait affirmer si on n’avait pas observé au préalable. Le savoir scientifique se devait donc d’être précis.

RQ : Ce bouleversement n’a pas eu lieu dans le domaine du curatif : la conception thérapeutique de Galien régnait toujours. Les partisans du galiénisme restaient nombreux et influents (ex de la saignée qu’on pratiqua jusqu'à la moitié du 19e s). Néanmoins, les progrès en anatomie ont favorisé le développement de la chirurgie (notamment avec Ambroise Paré). ((Puisque ça nous intéresse, le prof nous fera un petit cours sur l’histoire de la chirurgie  )).

III/ L’Âge classique (17e-18e s ) : approfondissement de la révolution scientifique annoncée au 15e-16e siècles

1) Accroissement de la perte de confiance dans le savoir livresque d’Aristote et de Galien

Ex : William Harvey, qui avait compris les limites de la dissection de cadavres pour comprendre le vivant, pratiqua des vivisections. Il étudia la circulation du sang et en tira une conclusion différente de celle de Galien (cf. cours 1). En effet, Harvey pensait que la circulation était continuelle entre les veines et les artères, dans tout le corps. Il se basait sur une expérience quantitative : la quantité de sang artériel en 30 min est supérieure à la quantité totale de tout le corps : le sang n’est donc pas toujours renouvelé, mais il circule dans un sens unique (veines OD, VD poumons  VG etc.). Il réfuta donc la communication interventriculaire de Galien, ainsi que le rôle du foie comme réservoir moteur du sang.

RQ : Au contraire, Descartes ne considérait pas le cœur comme un muscle car sa capacité pulsatile restait inexpliquée. Il a adopté la position d’Aristote qui affirmait qu’un « feu » dans le cœur faisait bouillir le sang et l’envoyait ainsi dans l’artère pulmonaire.

2) Emergence de nouvelles sciences au 17e s

  • Les différentes disciplines devinrent mixtes, c’est-à-dire à la fois théoriques et expérimentales. Ex : Maths : description selon des déterminations strictes mais aussi probabilistes.

  • Développement inédit de l’instrumentation (microscope, baromètre). Avan Leeuwenhoek et R. Hooke créèrent les 1ers microscopes et découvrirent ainsi l’existence des GR et des spermatozoïdes. En 1661, eut lieu la 1ere observation des capillaires sanguins au microscope.

3) Le laboratoire et la scientifisation de la recherche +++

  • Le savoir accumulé devint toujours potentiellement révisable : pour rester dogmatique, il devait être soumis à des critiques et y résister. Il convint donc de se plier à des exigences de réglementation et de contrôle pendant les expérimentations. C’est pour cette raison que la mise en œuvre d’expériences et d’observations à caractères mondains (dans les salons, pour épater les invités) fut remplacée par le laboratoire. Ce lieu clos protègeait des jugements parasites extérieurs.

  • Le régime de « curiosité » fut remplacé par celui de « l’utilité », c’est-à-dire de l’universalité, de la stabilité et de l’ubiquité. D’où l’importance des instruments pour la fiabilité et la précision des mesures afin d’améliorer l’exactitude des informations.



  • La connaissance scientifique était considérée comme une trame dont les parties se soutiennent entre elles et doivent être cohérentes pour une « unité de la science » (=une découverte doit pouvoir s’appliquer à tous les domaines scientifiques pour devenir une loi). D’où la création de l’Académie des Sciences.

Auparavant, la connaissance, étalée dans les cabinets de curiosités, était un plaisir d’aristocrates. Avec Francis Bacon +++ et Descartes, il fallait désormais connaître scientifiquement le monde et la nature pour les changer. Toute connaissance a alors acquit un caractère prédictif.

Ex : Avant de tirer un boulet de canon, on calculait où il allait tomber.

4) 2 grandes philosophies de la médecine : le mécanisme et le vitalisme

Au 17e s, la théorisation de la science influença la médecine. On utilisait à nouveau des systèmes philosophiques pour fournir des explications systématiques : ce fut en quelque sorte un retour des dogmes.

a) Philosophie cartésienne : le mécanisme

  • Cette philosophie a pour origine l’œuvre de Galilée. En effet, Galilée a théorisé et popularisé une méthodologie de l’expérimentation. Ses expériences sur la chute des corps et sur les planètes sont imaginées par lui-même : ce sont des « expériences de pensée ». On considérait à l’époque que l’univers était écrit en langage mathématiques, il fallait donc utiliser les maths pour le décrire. C’est pourquoi Galilée a refusé la théorie métaphysique d’Aristote, érigée en dogme par l’Eglise, selon laquelle le déterminant des mouvements était la nature (ou l’essence) des corps. Lui affirmait qu’un corps n’est dans sa situation que par rapport à un autre corps, dans un système référentiel.



  • C’est ainsi que Descartes reprit cette nouvelle philosophie de la nature, basée sur une conception mécaniste et déterministe, et l’appliqua au vivant.



  • Le dualisme cartésien opposait pensée (l’âme, l’esprit) et étendue (le corps). L’âme serait une substance pensante, immatérielle, ni physique, ni biologique. Le corps aurait une stricte détermination physique.

RQ : Cette opposition entre corps et esprit est encore dominante aujourd’hui. Ceci explique le débat qu’il y a eu sur la théorie psychanalytique de Freud : une cause psychique peut-elle avoir une conséquence physique ?

  • Idée réductrice selon laquelle la biologie relève de la chimie, qui relève elle-même de la physique. Ainsi, le corps humain est compris comme une machine : chaque organe a des propriétés géométriques auxquelles on applique les lois physiques.

  • Le mécanisme a influencé +++ la recherche physiologique du 18e au 20e s.

b) Le vitalisme

Le vitalisme opposait l’inerte et le vivant. La vie ne serait pas réductible aux processus physiques ou chimiques car il existerait des processus spécifiques à la vie. Ex : Georg Ernst Stahl (1660-1734) avait décrit le « principe vital » comme une force spécifique de la vie. Cette dernière serait acquise pendant l’embryogénèse et régulerait tous les processus vitaux à l’âge adulte.

Ex : le sang en dehors de l’organisme a une putréfaction rapide, grâce au principe vital (une force conservatrice), à l’inverse des autres corps.

Les partisans du vitalisme à Montpellier : Joseph Barthez  (fin 18e), T. de Bordeu (1772-1776), X. Bichat (1771-1802). Ils ont particulièrement assimilé le principe vital à une variabilité, qui s’opposait donc aux propriétés physiques déterminées mécaniquement.

IV/ Comment le débat entre mécanisme et vitalisme influença l’histoire de la physiologie

La physiologie s’est développée à partir du modèle corps/machine, pour une étude mécanique du vivant (qui s’opposait aux mystérieuses facultés intrinsèques conférées aux organes par Galien). Néanmoins, le vitalisme se perpétua, même dans l’œuvre de Claude Bernard.

Ex :

  • Au 19e s, la théorie principale était le mécanisme, comme l’a montré Le Mettrie dans « L’Homme machine » (50 pages, à lire en seulement 1 ou 2h, très intéressant, conseillé +++++++++  ).

H. de Boerhave assimilait le corps à un système hydraulique contenant des fluides qui circulent dans des solides. Cette théorie domina jusqu’à la moitié du 19e s.

  • Stahl avait une vision de la filtration des fluides proche de celle des mécanistes, mais y ajouta une finalité (ce qui fut rejeté par Descartes).

Von Haller écrivit 8 volumes de physiologie générale : « Elementa physiologiae ». Il décrivait, dans l’organisme, un principe d’organisation qui s’ajoutait aux forces physiques et chimiques.

Au 20e s, Canguilhem a décrit la normativité comme propre au vivant.

  • La question qui se posait alors fut celle-ci : les lois des mondes vivants et inertes sont-elles du même ordre ? (même question aujourd’hui entre les sciences humaines et naturelles).

  • Les résultats des expérimentations étaient proches, mais les justifications en étaient différentes.



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