LE CONTEXTE 1.4.1Politique
La troisième république marque ses choix. Il s'agit d'un système politique qui trouve sa légitimité démocratique à travers les deux chambres que sont le Sénat et la Chambre des Députés. Le Président du Conseil rend donc compte de son activité gouvernementale devant ces chambres. Les dix dernières années du 19ème siècle sont marquées par le durcissement anticlérical et franc-maçon de la majorité radicale bourgeoise qui est au pouvoir. Il s'agit le plus souvent, de notables "éclairés", volontiers positivistes. En face de cette bourgeoisie nouvelle, se dressent une bourgeoisie et une aristocratie plus traditionnelles, conservatrices et très souvent réactionnaires. Il faut rappeler, notamment, l'événement significatif que fut "l'affaire Boulanger" (1889-1890). Le général Boulanger, Ministre de la guerre, va être poussé par les conservateurs à tenter une prise de pouvoir. La tentative va se terminer dans un fiasco lamentable mais va mettre en lumière les clivages politiques et, particulièrement, les prises de position conservatrices de la hiérarchie militaire.
Ajoutons une raison supplémentaire à la défiance des enseignants vis-à-vis des militaires: "l'affaire Dreyfus" qui marque également le point de départ de l'importance des intellectuels, des clercs dans la société. Elle achèvera de diviser gravement le pays et entraînera un malaise général dont nous trouvons encore des échos de nos jours. Il faut remarquer que ces affaires sont liées aussi à la montée des nationalismes. Pourtant, politiquement, la démocratie sort de ces affaires plutôt renforcée alors qu'en même temps, la poussée anarchiste tente, dans ses factions extrémistes, de créer le désordre. On comprend alors que des politiques se soient élaborées autour du concept "d'ordre moral" relayé par celui "d'ordre républicain", d'autant plus qu'une majorité "éclairée" se prononce en faveur du développement d'une "élite démocratique" (Manoeuvrier-De Coubertin-Desmolins). Cette idée d'élite devient une notion importante dans la troisième république et justifie l'exercice du pouvoir par la bourgeoisie. L'idée d'un "élitisme républicain" s'y enracine.
` Signalons, enfin, que l'Eglise catholique va, à partir de l'Encyclique "Rerum Novarum" (1891), s'engager derrière le Pape Léon XIII dans une réflexion sociale et une prise en compte de la réalité ouvrière qui, par ailleurs, se manifeste à travers la reconnaissance des syndicats (1884) tandis que l'abbé Margerin, à Alger, appelle à la reconnaissance de la République. Dans le même temps la république noie dans le sang les revendications ouvrières (8h par jour) à Fourmie.
1.4.2Economie
La France est redevenue une des grandes puissances mondiales. Pourtant, elle reste un pays dont la balance commerciale est déficitaire. On importe beaucoup de matières premières. Il n'en reste pas moins qu'avec l'arrivée de l'électricité (la "houille blanche") et la montée du machinisme, la France, qui s'est dotée des grandes lois qui favorisent l'initiative et le développement économique, paraît, à cette époque, au sommet de sa puissance et se permet d'entrer en conflit avec la Grande Bretagne à propos des colonies (cf Fachoda).
1.4.3Sciences et culture
Nous soulignerons surtout le développement de sciences qui vont présider aux bouleversements du 20e siècle mais qui sont encore très balbutiantes à l'époque. D'une manière générale on signalera les travaux des mathématiques et de la physique. On peut citer, en particulier ceux de Henri Poincaré et de Pierre et Marie Curie. Les sciences humaines et la sociologie continuent de progresser. De son côté, la physiologie du mouvement et la physiologie nerveuse avec la "Machine animale" de E.J. Marey en 189 1 vont plus directement intéresser Education Physique. On retiendra en particulier "Physiologie des exercices du corps", livre du docteur Fernand Lagrange, publié en février 1888 et qui eut un retentissement considérable dans la discipline. Et d'autre part la photographie et le cinéma connaissent un premier essor et vont être utilisés et perfectionnés pour l'étude du mouvement humain (Marey - demeny). Enfin, sur le plan culturel, la fin du siècle voit se développer dans les classes les plus privilégiées la mode des loisirs liée à des activités de pleine nature.
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